Retour sur 30 éditions du Festival...

qui ont marqué les esprits

Retrouvez sur ce site, la 28ème édition du Festival International de Théâtre de Rue d'Aurillac
Lancement 2013
Lancement du 28ème Festival - Aurillac 2013 ©Matthieu Dussol
2[L] au Quintal, Benjamin Vandewalle, Cirque Trottola et Petit Théâtre Baraque, Collectif Bonheur Intérieur Brut, Cie Louis Brouillard - Joël Pommerat, Cie Lucamoros, Cie Oposito, Décor Sonore, Delices DADA, Fanadeep, Générik Vapeur, Gisèle Vienne & Dennis Cooper & Jonathan Capdevielle, Jonathan Capdevielle, Les Chiens de Navarre, Mécanique vivante, Motus, Pierre di Sciullo, Thomas de Pourquery
Affiche 2013
Affiche 2013 - d'après une illustration d'Henri Galeron ©Jérôme Coffy

Accès direct au site du

FESTIVAL D'AURILLAC

Groupe-F
2[L] au Quintal - "Le vivant au prix du mort" ©Matthieu Dussol
Préalable

Partagez vos souvenirs sur l'édition 2013 du Festival en bas du site!

Benjamin Vandewalle
Benjamin Vandewalle - "Birdwatching 4x4" ©Vincent Muteau
Cirque Trottola et Petit Théâtre Baraque
Cirque Trottola et Petit Théâtre Baraque - "Matamore"
©Vincent Muteau
Création 2013
Cie Louis Brouillard - Joël Pommerat
Cie Louis Brouillard - Joël Pommerat - "La Réunification des deux corées" ©Vincent Muteau
Création 2013 - Résidence Le Parapluie
Compagnie Lucamoros
Compagnie Lucamoros - "Quatre soleils"
©Vincent Muteau
Création 2013
Résidence Le Parapluie
Mécanique vivante
Mécanique vivante - "Les sirènes" ©Matthieu Dussol
Création 2013
Delices DADA
Delices DADA -
"Circuit D. Visites guidées"
©Jean-Pierre Estournet
Collectif Bonheur Intérieur Brut
Collectif Bonheur Intérieur Brut - "La Montagne"
©Matthieu Dussol
Création 2013 - Résidence Le Parapluie
Décor Sonore
Décor Sonore - "Urbaphonix"
©Vincent Muteau
Résidence Le Parapluie

--
Feuilletez le programme
2013
en cliquant
ici

Feuilletez le programme 2013

Générik Vapeur
Générik Vapeur - "Waterlitz"
©Matthieu Dussol
Les Chiens de navarre
Les Chiens de navarre
"Quand je pense qu'on va vieillir ensemble"
©Jean-Pierre Estournet
Création 2013 - Résidence le Parapluie

Consultez les articles de Daniel Conrod sur l'édition 2013 :

"Bâtons rompus" par Daniel Conrod,
auteur et journaliste indépendant

Lire la suite

Bâtons rompus par Daniel Conrod,
auteur et journaliste indépendant

Aurillac 2013,
Ouverture et compagnies,

Puisqu’il faut bien commencer par un bout… Aurillac, ce mercredi 21 août, midi sur la place de l’hôtel de ville, quelques minutes avant l’inauguration de l’édition 2013 du festival, on s’entasse, les uns tout contre les autres, on finit par former une multitude, ils sont cinq parmi cette multitude, des jeunes, trois garçons deux filles, ils n’ont pas trente ans, grosse chaleur déjà, ils parlent entre eux du festival (programmation, atmosphère…) , l’un deux dit aux autres, “ça n’a pas commencé que c’est déjà de la merde ! ” , tranchant, péremptoire. Les autres rient, son assurance fascine. Qu’est-ce qu’il cherche à leur prouver exactement ? Un peu plus tôt dans la matinée, à peine arrivé à Aurillac, on est tombé sur un panneau d’information municipale sur lequel il était écrit ceci en lettres noires énergiques, “la roue de secours est sur la voie de garage.” Pas très loin de là, on avait repéré, également sur un panneau municipal, ceci, “Que faire ? Table ronde, à 8 h ” Pas tout à fait sans rapport l’une avec l’autre (1). D’emblée, un air de panne politique qui essaime et contamine, écho impitoyable à notre propre sentiment d’impuissance, la gauche, les arts, la culture, les festivals, le réel, dire le monde, changer le monde, la tentation du cynisme, taire nos révoltes, brider nos colères ou le contraire... Quand bien même la langue des politiques sonnerait juste et ferme, l’entendrait-on ? Retour justement sur l’inauguration et ce cul en chair et en os, penché à la fenêtre de la mairie et s’adressant solennellement à nous. Ce cul, d’abord il amuse, puis il intrigue, enfin il angoisse. Il y a tant de mots que nous avons besoin de voir aujourd’hui surgir presque physiquement, matériellement, d’une bouche libre et humaine. Que pourrait dire à la multitude ce cul du haut de sa fenêtre ? Presque naturellement, l’éloquence vint de là où on ne l’attendait pas, lorsque, venant de la rue Arsène Vermenouze, sont apparues les sirènes d’alerte de Franz Clochard (Mécanique vivante). Leur tendresse sonore était belle à voir.
(1) Interventions visuelles de Pierre di Sciullo (Courant alternatif).

Bâtons rompus par Daniel Conrod,
auteur et journaliste indépendant

Aurillac 2013, 2ème épisode
La grandeur des comédiens,

On ne sort pas indemne de la performance de Jonathan Capdevielle (Jerk, mise en scène de Gisèle Vienne). On est comme perforé à l’intérieur, à la manière de ces personnages troués du peintre américain Keith Haring que traversent des meutes de chiens furieux. On est muet. On est glacé, on est gluant. On est seul. On n’a pas les mots pour dire l’effroi. On ne sait pas vraiment ce qui s’est passé. Il y a bien sûr cette histoire de serial killer que nous a raconté le comédien une heure durant, terrible terrible, mais pour qui a vu ou connaît un peu la série Dexter (Showtime)... Il y a surtout l’expérience unique à laquelle Jonathan Capdevielle nous invite : être les témoins intimes d’un travail de comédien d’une exceptionnelle richesse. Capdevielle prend tous les risques devant nous. Il explore la folie, la démence, leur impitoyable froideur. Il traverse les âges de la vie, il en détruit les lieux communs. Il crache, il bave, il sue, il ventriloque jusqu’à trouver au fond de son ventre les voix multiples qui le hantent. Ni le bien ni le mal ne sont ce qui l’occupent. Il est au-delà, dans un temps d’après. Peut-être s’approche-t-il quelquefois sans le savoir de Dante. On ne saurait le dire avec certitude. Capdevielle incarne celui qui a vu ce que nous n’avons pas vu et que nous n’avons d’ailleurs pas envie de voir : une définition du comédien qui en vaut d’autres. Très différent est le monde chez (et probablement, selon) Joël Pommerat (La Réunification des deux Corées). Même si l’amour en est la colonne vertébrale, on n’y tue pas de cette façon, ni dans ces quantités, ni avec ces manières-là. Deux gradins de spectateurs disposés face à face, entre les deux, un espace relativement étroit – l’espace de jeu des comédiens - ouvrant de part et d’autre sur ce que l’on suppose être des infinis vertigineux. C’est de là que viennent les comédiens, de ces sortes d’infini, c’est aussi là qu’ils retournent après avoir joué. Les scènes se succèdent, généralement brèves, comme des nouvelles, sans relation de cause à effet les unes avec les autres. Hors temps de l’amour et du désamour. Il n’est question que de ça à travers cet inventaire des liens principalement familiaux : je te quitte parce que je t’aime, on devait se marier aujourd’hui mais je m’en vais, dis-moi le prix que je vaux, je ne me rappelle absolument pas avoir été un jour ta femme… Trop de mémoire ou plus de mémoire ? Le résultat n’est pas très différent. Si le simple rappel d’un baiser peut faire capoter une vie, une femme peut choisir de quitter son homme parce que l’amour ne suffit pas. Mais que faudrait-il ajouter pour que l’amour suffise ? Elle ne le dit pas. Excellente question pour un festival des arts de la rue. Quelques mots encore à propos des comédiens de Joël Pommerat. Jamais peut-être, ils n’ont été si beaux, si élégants, si libres de leurs mouvements, si fous, si présents à eux-mêmes, si grandioses en un mot. En dépit de ces vérités attristantes qu’ils ont à nous dire ou à se dire, ils semblent plus légers que le souffle d’une pensée, ils apparaissent, ils disparaissent, ils volent, ils flottent, ils vibrent. Il n’y a rien en eux qui pèse ni nous pèse. Mille autres choses encore qu’il faudrait dire de ces deux Corées à jamais séparées… Une autre fois sans doute.

Bâtons rompus par Daniel Conrod,
auteur et journaliste indépendant

Aurillac 2013, 3ème épisode
Une vache qui se rappelle,

Lever de ville du côté de la Visitation, vacarme de sonnailles sur les hauts d’Aurillac, plus loin , en contrebas, des cris, peut-être des fins de querelles, la nuit a été longue, tant de vies qui se croisent (sottement dit, et qui ne se ressemblent pas), tout un peuple, la multitude. Dispersion de tentes dans les champs ou au bord des chemins, un petit oiseau au bec très allongé grimpe le tronc d’un arbre, s’approche au plus près de moi, engagerait presque la conversation, quelques cloches qui sonnent, un homme sort d’une tente, je le salue, il ne répond pas, il n’est pas sûr que vienne ce matin la pluie annoncée… Plus bas, avant de monter vers la Visitation, on a croisé l’armée des hommes de la ville en jaune, leur pause café après le nettoyage des rues, ça se fait sans se dire, une classe certaine à le faire, tous les matins livrer à la multitude une ville en ordre de marche, des Aurillacois qui vont au bureau, des festivaliers matinaux qui cochent le programme de la journée, des travellers et leurs chiens jaunes qui reviennent d’on ne sait quelle nuit chimérique avant de rejoindre on ne sait quelle improbable journée, un groupe de jeunes adolescents très très sérieusement éméchés cherche le Centre Pompidou sans trop y croire. Partout chante l’odeur de l’herbe mouillée. Au bord de la Jordanne, tout le monde dort ou presque, huit heures du matin, ce vendredi. La plus belle heure du jour. Plus tard reviendra le chaos, c’est une autre manière de splendeur. Ah oui cela encore ! Une vache, avec laquelle je parle, une qui est franchement plus maligne que les autres, prétend m’avoir reconnu au premier coup d’oeil, “ eh toi, tu étais bien à la mastication des morts en 2000 ? Ca se passait à l’époque dans un champ où j’avais l’habitude de venir passer mes fins d’été, alors forcément, je me rappelle tous les détails, j’avais même pris des notes, ça doit traîner quelque part dans un trou.”, “ben oui” , ai-je répondu, je n’allais pas lui mentir, d’ailleurs cette Mastication, c’est un putain de sacré beau souvenir qui ne m’a jamais lâché depuis.

Bâtons rompus par Daniel Conrod,
auteur et journaliste indépendant

Aurillac 2013, 4ème épisode
Sur un air de Demy (Jacques),

Plusieurs instants du voyage urbain imaginé par Benjamin Vandewalle (Birdwatching 4x4) évoquent très joliment Les Demoiselles de Rochefort (Jacques Demy, 1967). Il s’agit moins ici de l’histoire ou des personnages du film que de l’atmosphère d’élégance, de légèreté, d’amour du mouvement et de pure poésie qui le traverse de bout en bout. Nous sommes enfermés dans une boîte mobile tractée par un tracteur, depuis laquelle nous voyons le dehors, enfin une petite fraction du dehors. Se succèdent sous nos yeux des fragments de ville, de maisons, des perspectives, des trompe l’oeil, des habitants occupés à leurs affaires et quatre danseurs disséminant leurs interventions comme les cailloux du Petit Poucet. D’abord ce sont des bras accrochés à une grille qui nous apparaissent une ou deux secondes, jamais plus, puis des jambes contre une poubelle, des corps à l’envers ou au sol et mille autres détails semblables. Mais peu à peu, autre chose émerge dans notre esprit, la conscience que ces membres et ces corps sont articulés les uns aux autres. On devine une écriture du mouvement, une chorégraphie dont l’essentiel nous échappe mais qui n’en existe pas moins. Nous ne voyons pas tout et ce que nous ne voyons pas, nous ne pouvons que nous le raconter, c’est une fiction. Belle métaphore pour l’époque. D’où vient que nos pensées galopent durant la traversée, qu’elles sont heureuses, joueuses, qu’elles ont les yeux du bonheur et de la liberté. C’est qu’avec des moyens autrement plus modestes, des interprètes autrement moins nombreux (quatre danseurs) que ceux dont disposait Demy, Vandewille parvient à faire danser la ville, la fait chanter, la colore, lui donne un air de pure poésie. Notre regard en sort lavé de tout cynisme. Mêmes sensations rochefortaises, bien que plus fugaces, avec Kori Kori, de la Compagnie Oposito, dont les chorus lines, particulièrement sur le parking longeant la Jordanne, ne sont pas sans évoquer le champ de foire de Rochefort. Début et fin des fabuleuses Demoiselles. Là aussi du bonheur, là aussi la joie des gens, mais un bonheur un peu moins secret, une joie une peu moins radicale. Vandewalle s’adresse à l’intime, Jean-Raymond Jacob et ses complices d’Oposito, à une foule. Leurs armes ne sont pas les mêmes.

Bâtons rompus par Daniel Conrod,
auteur et journaliste indépendant

Aurillac 2013, 5ème épisode
La piste et le tonneau,

Dedans dehors, dehors dedans, théâtre de rue théâtre de salle, Pommerat Générik Vapeur, Capdevielle Oposito, théâtre de texte théâtre d’image, écrire pour les foules écrire pour les individus, déambuler être assis, le jour la nuit, parler ne pas parler, le mot le geste, raconter ne pas raconter… S’embarquer dans la discussion ? Cul de sac assuré ! Comme toujours ou presque, les solutions sont sur le plateau, poétiques, colériques, utopiques - et forcément concrètes. Que le plateau soit une scène de théâtre, qu’il soit le béton ou la peau d’une ville ou encore des colonnes Morris ou des panneaux d’affichage municipal, tels que les occupe depuis deux ans à Aurillac le graphiste plasticien Pierre Di Sciullo avec ses mots et ses phrases qui tiennent debout. Samedi 24 août, odeur de pluie, atmosphère de fin de festival, sur le trottoir, à même le sol, des papiers étalés en grand nombre, d’autres papiers à venir qu’un homme à genoux est en train d’écrire. Il se nomme poète urbain. Peut-être l’est-il. Depuis quatre jours, il tient le pavé qu’il rêve sans doute de balancer un jour prochain contre la brutalité du réel. Toute une vie jetée sur un trottoir. Une assiette en carton, très peu de pièces dedans, et encore, de toutes petites. On se dit qu’un jour, forcément, tout cela va péter. Théâtre de rue contre théâtre de salle, théâtre de texte contre théâtre d’image. Who cares ? “Matamore” hier au soir à l’Institution Saint-Eugène. Soit les Trottola (Bonaventure, Titoune et Mads) solidement, loyalement alliés au Petit Théâtre Baraque (Branlotin, Nigloo et… Chocolat). Soit aussi l’une des plus belles histoire de cirque vivant qu’il soit possible de voir, de comprendre et d’entendre aujourd’hui. Soit encore l’une des aventures artistiques les plus tranquillement radicales du moment. Soit enfin, l’un des spectacles les plus joliment fabriqués récemment par des mains et des intelligences humaines.

Bâtons rompus par Daniel Conrod,
auteur et journaliste indépendant

Aurillac 2013, 6ème épisode
Espèces d'espaces (1),

Ce dimanche 25, the last one, tristesse d’une ville pressée d’en finir avec la multitude. Qu’on le veuille ou non, toujours et partout, l’art encombre. La norme, c’est qu’il s’efface. Il n’est jamais que toléré. Quelques heures plus tôt, Place du 8 mai, “Waterlitz” et son impressionnant totem de métal de vingt mètres de haut. Les containers maritimes de Générik Vapeur rappellent immanquablement – mais en beaucoup plus candides, en beaucoup moins politiques - ceux des docks de Baltimore, quasiment traités en personnages principaux dans la deuxième saison de “The Wire” (Sur écoute), l’un des sommets absolus de la série américaine toutes périodes confondues. A travers eux, The Wire décrit avec une efficacité narrative implacable la brutalité de la mondialisation, les trafics en tous genres, la corruption généralisée, une économie mondiale sous la coupe des mafias protéiformes, l’esclavagisation des individus et de l’humain, la haine et peut-être à terme la destruction de l’humanité... J’aurais aimé un “Waterlitz” , moins agréable à regarder, plus inquiétant, plus sauvage. Propos non sans rapport avec une interrogation tenace concernant la présence de trois voitures sur le plateau des Chiens de Navarre, dans “Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet.” Présence à la fois spectaculaire (effet garanti) et muette (so what ? ). A quoi en effet servent dramatiquement ces voitures ? Que fontelles là ? Qu’en font les comédiens ? A quel espace mental inédit ouvrent-elles le spectateur ? Par comparaison, on songe à la voiture qu’Angelica Liddell avait plantée dans sa “Casa della Fuerza” (Avignon, 2010) ou encore à celle de Philippe Quesne dans “La mélancolie des dragons” (2010). Illustration de la violence féminicide d’un côté, illustration d’une panne mélancolique sociétale de l’autre. Ou comment créer de toutes pièces un espace politique et poétique… A preuves (très très notamment cette année), l’impitoyable et pathétique et métaphorique et définitif duel d’Auguste(s) entre Branlo et Bona dans “Matamore” ou encore (et encore ! ) Capdevielle interprétant Déjeuner en paix de Stéphane Eicher (son rappel à la fin de son désormais indispensable “Adishatz”). Dans le même ordre d’idée, reste un repentir sincère que je dois aux lecteurs de ce mini-blog éphémère. N’être pas retourné voir, entendre et suivre le comédien Garniouze, alias Christophe Lafargue, dans “Les soliloques du pauvre”, spectacle en forme de clé de voute, énorme et nécessaire fenêtre sur le réel. PS : je note ce matin parmi les toutes dernières interventions publiques de Pierre di Sciullo cette phrase en forme de paradoxe, “ jouer dehors car il fait froid à l’intérieur.” Paradoxe, parce que cette année, c’est plutôt à l’intérieur, dans les salles, qu’il faisait chaud, parce que c’est plutôt là que nous avons entendu vibrer le ventre du monde.
(1) emprunt manifeste et volontaire à Georges Pérec

media-player

Les Chiens de navarre
Les Chiens de navarre - "Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet" ©Vincent Muteau
Cie Oposito alt="" />
Cie Oposito - "Kori Kori" ©Jean-Pierre Estournet
Création 2013 - Résidence le Parapluie

--
Feuilletez le bilan 2013
en cliquant
ici

Feuilletez le bilan 2013

Fanadeep
Fanadeep - "Je veux tout le temps mourir au moins j'y arrive à chaque fois" ©Vincent Muteau
Création 2013 - Résidence le Parapluie
Pierre di Sciullo
Pierre di Sciullo
"Courant Alternatif"
©Jean-Pierre Estournet
Création 2013 - Résidence le Parapluie

media-player

Gisèle Vienne
Gisèle Vienne & Dennis Cooper & Jonathan Capdevielle - "Jerk" ©Mathilde Darel
Jonathan Capdevielle
Jonathan Capdevielle - "Adishatz / adieu" ©Matthieu Dussol

L'Edito 2013

À bon entendeur !
Notre histoire ici doit tout aux risques pris depuis le début des années 60 par des artistes désireux de bousculer et de rencontrer la société dans ses espaces publics. Un mouvement artistique de rue, de nouveaux principes d’approche… Un défi à un urbanisme piloté en sous main par les légalistes qui nous facturent leurs peurs. Doucement mais sûrement...

Lire la suite

Edito 2013

À bon entendeur !
Notre histoire ici doit tout aux risques pris depuis le début des années 60 par des artistes désireux de bousculer et de rencontrer la société dans ses espaces publics. Un mouvement artistique de rue, de nouveaux principes d’approche… Un défi à un urbanisme piloté en sous main par les légalistes qui nous facturent leurs peurs. Doucement mais sûrement, une réelle bataille culturelle de rue s’est produite, en relation avec les services publics de nos villes.
Après plusieurs décennies d’aventures artistiques dans les rues des villes du monde entier nous sommes forts. Nous habitons la rue avec ceux qui nous ont entendus et qui ont compris ce que l’art, exprimé dans les espaces publics, peut engendrer d’esprit citoyen et de fêtes réinventées qui piquent notre intelligence.
Une lente et indicible institutionnalisation s’est faite autour de notre façon d’envoyer des alertes sociales mais qu’en est-il réellement ? Quand atteindrons-nous les moyens de nos actions artistiques et culturelles, en adéquation avec l’engouement populaire que les arts dans les espaces publics soulèvent ?
Ce "trésor public" est convoité… Restons vigilants pour ne pas nous faire absorber par des slogans, des mots d’ordre, des orientations à court terme, et ne pas nous dissoudre dans les alinéas, les appels d’offres, les contrats de plan et les réseaux hermétiques !
Faudra t-il ressortir la hache de guerre comme en 2003, il y a dix ans ? Curieux anniversaire que nous ne voulons revivre, les dégâts furent fratricides. Mais nous appelons à d’autres engagements pour la politique artistique, au soutien indéfectible pour les interprètes et les auteurs dans cette mauvaise mise en scène de la tragédie sociale à laquelle nous assistons depuis des dizaines d’années ! Plus de rafistolages : un nouveau projet de société !
Le festival d’Aurillac et le Parapluie participent modestement à cette quête en accompagnant sans relâche la création. Avec toujours l’envie de partir à la recherche de territoires vierges, et de formes novatrices. Car même dehors l’enfermement guette, avec parfois cette désagréable sensation d’un paysage qui rétrécit… Il faut donc rester aux aguets, ruser.
S’infiltrer là où on ne nous attend pas, inviter des cousins germains. Devenir boule de flipper dans cette grande famille du théâtre où chacun joue sa partition. Oui nous revendiquons nos écarts, nos intrusions et invitations intempestives ! Comme celle des Chiens de Navarre, artistes complices du festival, qui ont accepté de venir se frotter à nos espaces et à nos rituels, et ont pris le risque d’embarquer à leur tour d’autres artistes…
Avec eux nous nous baignerons aux jeux du cirque, de l’amour et du hasard, et nous frotterons aux théâtralités tous terrains. Nous guetterons la résistance des corps et le retournement des clichés, les pulsions et les mots mêlés… Cérébraux et primitifs, aiguisés et lourdingues, nous voulons passer par tous les états avec vous !
Car il y aura du noir et du tordu pour cette édition, de l’incarnation diabolique, et puis des combattants de l’impossible, des historiens farceurs, des paumés incendiaires, des aficionados du collectif, des cyniques affectifs, des aiguilleurs du signe, des dénicheurs de sons qui palpitent là, tout près de vous…Tout un peuple d’inadaptés, de pas tranquilles, de veilleurs de nuit et d’éveilleurs de conscience, qui n’attendent plus l’homme providentiel pour se bouger les fesses, et nous secouer l’âme.
On se risque à une traversée, encore ? Oui !!

Jean-Marie SONGY
Directeur du Festival d'Aurillac et du Parapluie

.
Motus
Motus - "Too late! (Antigone) Contest #2" ©Jean-Pierre Estournet
Thomas de Pourquery
Thomas de Pourquery - "DPZ" ©Vincent Muteau

Partagez maintenant vos souvenirs de l'édition 2013...

Le Festival d'Aurillac est financé par la Communauté d'Agglomération du Bassin d'Aurillac, la Ville d'Aurillac, le Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Auvergne, la Région Auvergne et le Conseil Général du Cantal.

A propos

Copyright © 2015 Festival international de théâtre de rue. Tous droits réservés.

logo eclat coul 72dpi versi

Association ECLAT

Festival d'Aurillac

festival@aurillac.net

Tèl : 04.71.43.43.70
Fax : 04.71.43.43.71

20 RUE DE LA COSTE

BP 205 - 15002 AURILLAC CEDEX